Si les installations en plumes d’Isa Barbier (née en 1945) sont éphémères, elles nécessitent que nous en gardions une trace. Si ses travaux antérieurs sont moins connus, ils imposent que nous les redécouvrions à la faveur de liens tissés dans l’œuvre.
Le livre porte ainsi en lui toutes les composantes des œuvres passées et, en même temps, dévoile sans doute déjà les œuvres à venir. Ce qu’annonçaient les obliques des œuvres graphiques des débuts se poursuit dans les travaux récents, véritables éloges à la fragilité. Ces volumes en plumes, patiemment ramassées et minutieusement agencées dans l’espace, composent une œuvre insaisissable, qui affiche sa forme abstraite pour se donner exclusivement comme forme sensible. C’est aérien. Mais la fragilité de l’œuvre est relative ; elle nous offre au contraire l’éternité.
Nous découvrons ainsi un ensemble cohérent, empreint de légèreté, de poésie, de transparence. Depuis quarante ans, Isa Barbier interroge l’espace et le temps, joue avec la perception et invite à la contemplation. L’ouvrage nous mène sur les chemins de l’artiste, hors du cadre, de la création à la renaissance.